La peinture me permet de garder la trace d’une émotion, d’une sensation, d’un instant qui m’a touché. Souvent, il s’agit de choses très simples : une lumière particulière, un regard, une ambiance. J’essaie de retrouver ce ressenti à travers les couleurs, les formes, la matière. Peindre devient un moyen de prolonger ce moment, de le rendre visible, et peut-être de le partager, même si chacun y verra quelque chose de différent.

Dans cette approche figurative et réaliste, nourrie d’influences et de techniques variées, je cherche à traduire la vibration de la lumière et du mouvement, dans les paysages, ainsi que les effets de profondeur. Dans mes natures mortes — ou plutôt vies silencieuses, terme que je préfère — j’utilise le clair-obscur et une touche plus douce, plus fluide, qui invite à la contemplation. Cela me permet de suggérer un instant suspendu, une présence invisible qui habite la scène. Rien n’y est jamais totalement figé : les objets semblent avoir été déplacés, à peine quelques instants plus tôt, par une main devenue invisible.

Je partage l’idée que la technique, bien qu’essentielle, doit rester au service du ressenti. Cela me pousse à explorer différentes manières de poser la matière (glacis, empâtements, fondus) avec l’intention de produire un effet précis, sans que le geste ne prenne le pas sur l’émotion. Ce que je souhaite, c’est que l’on puisse entrer dans mes peintures… et s’y perdre un instant.

Né à Genève, Hubert Schneebeli développe très tôt un intérêt marqué pour les arts visuels, nourri par le design, l’architecture et les grandes traditions picturales. Formé en Suisse puis aux États-Unis, il construit un parcours riche et pluriel, mêlant peinture, graphisme et enseignement.

Il collabore à divers projets dans les domaines du divertissement et du cinéma, notamment à la création d’identités visuelles, dont celle de Birken Productions, Inc. Certains de ses travaux sont sélectionnés dans le cadre des Grammy Awards.

De retour à Genève, il poursuit son activité artistique tout en menant des mandats de communication visuelle pour des institutions publiques telles que la Ville de Genève ou la commune de Chêne-Bourg, ainsi que pour des acteurs privés comme la Fondation Bellerive, dans le cadre du programme Alp Action mené par le prince Sadruddin Aga Khan.

Longtemps restée confidentielle, sa pratique artistique prend un nouveau tournant en 2019, lors de sa première exposition personnelle au centre des arts à Genève. En 2021, deux expositions personnelles marquent une nouvelle étape, notamment celle accueillie par la Galerie d’art Renaissance, au cœur de la Vieille Ville de Genève.